Recherche de personne
rentrée dans les ordres (témoignage de Gildas Le Dû CG22) |
J'ai recherché à diverses reprises ce
qu'étaient devenues des personnes entrées dans les ordres...
Parmi les motifs pouvant justifier l'entrée dans les
ordres, il y avait notamment la prise en charge de filles de familles
désargentées. Dans ce cas, les enfants étaient prises en charge dans des
couvents et devenaient parfois novices puis soeurs converses. Il y avait
une différence dans les couvents entre les femmes qui y entraient avec
dot et celles qui y entraient avec la force de leurs bras. Ces dernières
pouvaient s'attendre à contribuer davantage aux tâches ménagères que les
premières qui bénéficiaient souvent d'une meilleure éducation et pouvait
devenir enseignantes, infirmières, responsables de l'économat.... Les
femmes qui entraient avec dot se voyaient donc assurer une certaine
position sociale leur vie durant et provenaient de familles plus aisées
que la moyenne.
J'ai obtenu des maisons mères de deux communautés les listes des biens
constituant la dot, amenés lors de l'entrée au couvent pour l'une de ces
soeurs (linge, argent liquide, mais aussi des champs, maisons,...) de
vrais mariées... ces biens étaient ensuite loués et permettaient
d'assurer un revenu à la communauté. Les maisons mères possèdent
normalement des registres avec la liste des membres de toute la
congrégation et leur date d'entrée dans la congrégation, ce registre
permet d'avoir ensuite accès aux fiches individuelles de renseignements.
Les congrégations sont bien organisées...
Le début du 20è siècle fut pour les ordres une période
trouble, avec la séparation de l'église et de l'État en 1905, à ce
moment les couvents, monastères... furent vidés de tous leurs biens et
les religieuses renvoyées dans leurs foyers familiaux avec interdiction
de se réunir à nouveau et leurs biens furent confisqués. Cette époque a
provoqué la disparition de nombreux documents qui étaient détruits par
les responsables des communautés afin d'éviter que les soeurs puissent
être mises sous surveillance. Les communautés s'organisèrent à ce moment
pour perdurer mais ce fut avec difficulté, beaucoup de femmes quittèrent
définitivement les ordres et restèrent après le retour au calme dans
leur famille. D'autres refusèrent de quitter les ordres et certaines
partirent à l'étranger en exil.
En dehors des cas de destruction des documents à la séparation de
l'église et de l'état, il est souvent possible d'obtenir des fiches ou
des
témoignages... auprès des congrégations. Ces informations constituent en
effet la mémoire des congrégations, et de ce qu'elles ont fait.
Il faut savoir que les communautés apprécient beaucoup de recevoir des
membres des familles d'anciennes membres de leur congrégation, elles
accueillent souvent avec plaisir autour d'un verre (sans alcool), elles
recherchent parmi les plus anciennes celles qui ont connus les tantes
soeurs...
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