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Le département de la Loire-Atlantique a été créé
comme la plupart des autres départements français à la Révolution française,
en 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d'une partie
de la province de Bretagne plus la commune de la Boissière-du-Doré, paroisse
des Mauges "commune" aux marches d'Anjou et aux marches de Bretagne car
faisant partie du Comté d'Anjou mais dépendant du diocèse de Nantes, et qui
fut rattachée à la Loire-Inférieure. Autres cas : Saint-André-Treize-Voies
rattaché à la Vendée bien que davantage lié historiquement aux marches de
Bretagne, ou inversement de Remouillé lié historiquement au Poitou et
rattaché à la Loire-Inférieure. Le département s'appelait alors
Loire-Inférieure, nom qu'il a conservé jusqu'au 9 mars 1957, date à
laquelle il prit son nom actuel.
Le département reprenait la majeure partie du
territoire de l'ancien évêché de Nantes, plus une petite partie du Sud de
l'évêché de Rennes, vers le pays de la Mée, mais amputé d'une partie du pays
de Mitau (rattaché au Morbihan), au Nord-Ouest. Suite à mouvement initié
depuis 1917 avec « régions Clémentel », le 30 juin 1941, un décret du
gouvernement de Vichy créa des régions économiques en regroupant certains
départements entre eux. Au grand dam des élus du département, la
Loire-Atlantique ne fut pas intégrée dans la région de Rennes (qui
correspondait d'ailleurs à l'actuelle région Bretagne), mais dans celle
d'Angers (dont les limites étaient assez différentes de l'actuelle région
des Pays de la Loire puisqu’incluant l'Indre-et-Loire, partie occupée, et ne
contenant pas la Vendée rattachée à la région de Poitiers.). Les raisons de
cette division ne sont pas claires, certaines sources évoquent une volonté
de faciliter le ravitaillement entre Nantes et Angers, distantes de moins de
100 km et dont les voies de communication sont bien structurées, d'autres
parlent d'une façon de trancher entre Rennes et Nantes qui se disputaient la
préfecture d'une telle région, de la volonté de maintenir un pouvoir
centralisé fort qui aurait été incompatible avec la renaissance des
anciennes provinces. En tout état de cause, cette décision ne fut pas remise
en question à la chute du régime de Vichy, puisqu'une ordonnance du 10
janvier 1944 créant des « régions administratives », instituée par le
Général de Gaulle, allaient dans le même sens. Celles-ci furent néanmoins
dissoutes après son départ de Matignon en 1946
En 1955 furent créées des régions de programme
afin d'optimiser l'aménagement du territoire. Jean Vergeot, commissaire
général adjoint au Plan, fut chargé d'en définir les contours. Parmi les 22
régions qu'il créa, il inclut la Loire-Atlantique dans celle des Pays de la
Loire. Cette inclusion lui fut semble-t-il difficile à trancher[1],
mais il se basa sur des considérations économiques (échanges téléphoniques,
transports, etc.) pour réaliser un projet qui était à l'époque purement à
usage interne de l'administration.
La création des préfets de région en 1964, des
établissements publics régionaux en 1972 et des régions en 1982 entérinèrent
ce découpage et lui donnèrent une légitimité. Pendant cette même période,
l'identité bretonne s'affirma et la position de la Loire-Atlantique dans les
Pays de la Loire fut de plus en plus contestée (le conseil général du
département vota en 1972 son vœu d'être rattaché à la Bretagne, par
exemple).
À l'heure actuelle, il semble qu'une forte
proportion d'habitants de la Loire-Atlantique souhaite son rattachement à la
région Bretagne (évoluant de 44 % en 1986 à 68 % en 1999, et même 75 % en
2001 (sondage IPSOS ), mais seulement 28 % et 35 % contre, en excluant les
indécis, selon deux études plus fines de 1999 et 2006). Les résultats de ce
sondage ont été dénoncés par un militant (après avoir mené son analyse, il
trouve un résultat, qui, à un 1 % près – 68 % –, correspond au résultat
suivant). Le dernier sondage en date (novembre 2006), réalisé par le conseil
général, donne 67 % de personnages favorable à la réunification.
Le rattachement de la Loire-Atlantique continue
d'être l'objet de débats contradictoires. L'opinion publique semblerait y
être favorable : plusieurs sondages indiquent que 55 à 65 % des personnes
interrogées le souhaiteraient. Néanmoins, selon un autre sondage ("TMO-Région"
de juin 2006), pour un échantillonnage de 1000 personnes (le plus important
jusqu'à présent) 68% des personnes qui se prononcent y sont favorables, ce
qui représente 55 % des personnes interrogées alors que 19 % n'ont pas
souhaité s'exprimer. Il apparaît cependant clairement dans ce même sondage
que 60 % des sondés restent favorables au maintien de la Loire-Atlantique
dans la région des Pays de la Loire, et seulement 10 % des personnes
interrogées ne se prononcent pas sur ce maintien. Une analyse plus fine des
données statistiques révèle qu'une forte proportion des habitants de
Loire-Atlantique pense que ce débat sur le rattachement n'est plus une
question d'actualité. Il apparaît en fait que seulement 31 % des habitants
de Loire-Atlantique sont réellement favorables au rattachement à la
Bretagne, 37 % sont réellement contre ce rattachement, et 32 % n'ont pas
d'opinion réelle. En région Bretagne, 37 % des habitants sont réellement
favorables au rattachement, 27 % sont contre, et 36 % n'ont pas d'opinion
réelle.
Les inscriptions 44 = BZH sont visibles
et le sujet anime parfois des discussions souvent polémiques. De plus, la
ressemblance entre la région économique de Rennes créée par le régime de
Vichy et l'actuelle région Bretagne (ce n'est pas le cas de la plupart des
autres régions, mais ces deux-là coïncident).
Aucune modification du découpage régional n'est
à l'ordre du jour. Les principales associations, groupes de pression et
partis politiques militant pour la réunification sont Bretagne Réunie
(ex CUAB), Emgann, UDB, Les Verts et l'UDF (dont
les élus au Conseil régional de Bretagne se sont exprimés en faveur de la
réunification, ainsi que l'UDF nationale au contraire des élus ligériens qui
n'ont pas pris position). En revanche, des petits partis politiques comme le
Mouvement républicain et citoyen (MRC) et le Parti des travailleurs, une
association comme le CUAR (Comité pour l'unité administrative de la
république) se sont de même prononcés contre la séparation de la Loire
Atlantique des Pays de Loire. Par ailleurs, de nombreux élus UMP, PS, PRG et
PCF se sont prononcés favorablement (cf vote unanime de la résolution du
conseil régional de Bretagne le 2 juillet 2001 et le 8 octobre 2004, ainsi
que les milliers de signatures de la Charte des élus pour la
réunification par des maires, parlementaires, conseillers municipaux...
des 5 départements. Le conseil général de la Loire-Atlantique, ayant voté
une demande de référendum (de type consultation nationale et non pas un
référendum d'initiative locale) le 22 juin 2001 dans ce sens, attend un
projet de loi pour l'organiser. Le résultat d'un tel référendum permettrait
de connaître enfin le pourcentage réel des opinions favorables ou opposées
au thème énoncé et de découvrir les résultats par bureau de vote et par
commune.
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